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Le célibat

Le célibat est expressément recommandé par Jésus et par l’apôtre Paul comme un moyen de servir le Seigneur sans réserve ni distractions.

Beaucoup de protestants s’opposent à la tradition catholique du célibat des prêtres, des religieuses et des moines. Cependant la Bible enseigne clairement que le célibat est une bonne chose:

St Paul

Mt 19,12: « Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le sont devenus par l’action des hommes, et il y a des eunuques qui se sont eux- mêmes rendus tels à cause du Royaume des Cieux. Qui peut comprendre, qu’il comprenne ! »

1 Co 7,7–9: « Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don particulier, celui-ci d’une manière, celui-là de l’autre. Je dis toutefois aux célibataires et aux veuves qu’il leur est bon de demeurer comme moi. Mais s’ils ne peuvent se contenir, qu’ils se marient : mieux vaut se marier que de brûler. »

1 Co 7,32–35. 38: « Je voudrais vous voir exempts de soucis. L’homme qui n’est pas marié à souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. Celui qui s’est marié a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à sa femme ; et le voilà partagé. De même la femme sans mari, comme la jeune fille, a souci des affaires du Seigneur ; elle cherche à être sainte de corps et d’esprit. Celle qui s’est mariée a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à son mari. . Je dis cela dans votre propre intérêt, non pour vous tendre un piège, mais pour vous porter à ce qui est digne et qui attache sans partage au Seigneur…celui qui se marie avec sa fiancée fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore. »

Dans le rite latin au sein de l’Église catholique (dans les rites orientaux catholiques les prêtres mariés sont traditionnellement permis), les prêtres sont des hommes qui ont senti l’appel de Dieu à s’attacher “sans partage au Seigneur” (1 Co 7,35). Cela ne peut pas être « contre nature » parce que c’est un appel de Dieu et cela ne peut pas être contre l’enseignement biblique puisque c’est une instruction de Paul lui-même!

Toute institution a le droit d’établir les règles qu’elle estime nécessaire pour accomplir son but. La plupart des gens sont appelés au mariage, quelques uns sont appelés au célibat. L’Église catholique ne met pas de frein à Dieu mais coopère avec Sa volonté pour chaque homme.

Objection:

Mais la Bible enseigne que Pierre était marié (Mc 1,30; Lc 4,38) ainsi que d’autres apôtres (1 Co 9,5). Et en 1 Tim 3,2 Paul parle des évêques qui étaient ou qui pouvaient être mariés. Pourquoi l’Église interdit aujourd’hui ce que les apôtres permettaient?

Réponse:

Il y a raison de croire que ces apôtres mariés ont renoncé à leur vie maritale pour les raisons que Jésus et Paul ont indiqué plus haut..

Quand à 1 Co 9,5, les disciples avaient tout à fait le droit de se marier mais ils ont renoncé. Paul a fait la même chose en ce qui concerne la rémunération pour son travail missionnaire (auquel il fait mention dans le même chapitre). Cela est parfaitement en harmonie avec la position catholique. Jésus Lui-même a enseigné que quelqu’un peut même quitter sa femme (par consentement mutuel) et tout le reste, pour se consacrer plus pleinement à Dieu et au travail apostolique:

Lc 18,29–30: « Nul n’aura laissé maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du Royaume de Dieu, qui ne reçoive bien davantage en ce temps-ci, et dans le monde à venir la vie éternelle. »

Mt 19,27-29: « Alors, prenant la parole, Pierre lui dit : « Voici que nous, nous avons tout laissé et nous t’avons suivi, quelle sera donc notre part ? » Jésus leur dit « …quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie éternelle »

Il est tout à fait possible que Pierre se soit séparé de sa femme de cette façon; la Bible ne fait jamais mention de sa femme voyageant avec Jésus et les disciples, bien qu’il soit fait mention de d’autres femmes (certaines nommément) qui encourageaient les disciples et les aidaient financièrement (Mt 27,55–56; Mc.15,40–41; Lc.8,1–3; 23,49.55; 24,10.22 ). Même les prêtres catholiques de rite oriental et les prêtres orthodoxes s’abstiennent régulièrement de relation avec leurs femmes pour de longues périodes, pour des raisons liturgiques ou pénitentielles. La Bible approuve aussi clairement cette pratique (1 Co 7,5).

Justification et Sanctification

La Bible enseigne que nous sommes radicalement changés et transformés par la grâce, pas simplement « déclarés » justes mais réellement justifiés.

L’Église catholique enseigne que la justification et la sanctification sont connectées, alors que les protestants affirment qu’elles sont séparées. Selon eux, la sainteté n’a pas directement liée au salut car Dieu déclare le pécheur ‘juste’ et celui est sauvé instantanément par le sang du Christ. Dans la théologie protestante, la personne ainsi justifiée accomplira par la suite des bonnes œuvres en conséquence de sa justification.

Cependant, la Bible enseigne que la sanctification fait partie du processus du salut. Ce n’est pas un ajout optionnel mais c’est au centre même du salut. Voici quelques versets bibliques qui parlent de purification des péchés et non d’une déclaration extérieure selon laquelle les péchés seraient simplement « recouverts »:

Ac 15,9: « Et il n’a fait aucune distinction entre eux et nous, puisqu’il a purifié leur cœur par la foi. »

Ac 26,18: « pour leur ouvrir les yeux, afin qu’elles reviennent des ténèbres à la lumière et de l’empire de Satan à Dieu, et qu’elles obtiennent, par la foi en moi, la rémission de leurs péchés et une part d’héritage avec les sanctifiés. »

1 Co 1,2: « à l’Église de Dieu établie à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus. »

1 Co 6,11: « Mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu. »

1 P 1,2: « Élus selon la prescience de Dieu le Père, dans la sanctification de l’Esprit, pour obéir et être aspergés du sang de Jésus Christ. »

2 P 1,9 « Celui qui ne les possède pas, c’est un aveugle, un myope ; il oublie qu’il a été purifié de ses anciens péchés. »

Notons que 1 Co 6,11 place la justification et la sanctification ensemble et au passé. La sanctification est aussi un évènement du passé, faisant partie de la  justification. C’est le fondement du progrès dans la vie spirituelle comme st Paul le suggère dans ses adieux aux anciens (presbyteroi =prêtres) d’Éphèse:

Ac 20,32: « Et à présent je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, qui a le pouvoir de bâtir l’édifice et de procurer l’héritage parmi tous les sanctifiés. »

Objection:

Rm 5,19 déclare: « Par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle constituée juste. » Cela ne prouve-t-il pas que la justification est imputée, venant de l’extérieur ? Le chrétien est justifié simplement grâce au Christ.

Réponse:

Dans le même verset, Paul parle de la Chute, par laquelle « la multitude a été constituée pécheresse». Les effets du péché originel sont réels et affectent l’humanité de l’intérieur. Paul fait une analogie entre ces effets et la justice.

Cela n’aurait aucun sens de considérer le péché comme une réalité mais la justice que comme une déclaration légale sans réelle transformation.  De même au verset 17, Paul fait le lien entre “l’abondance de la grâce” et “le don gratuit de la justice,” suggérant à nouveau que la sanctification est directement liée à la justification.

L’enseignement biblique montre fortement que la justification est une transformation réelle de l’individu et non pas simplement une justification extrinsèque, une déclaration légale de Dieu qui décide de ne plus imputer le péché au pécheur sans que celui-ci ne soit réellement, intérieurement justifié. Dans 1 Ch 21,8, par exemple, David demande à Dieu de “prendre l’iniquité de ton serviteur.”  Ailleurs David prie dans son fameux psaume de repentance, sans faire de séparation entre sanctification et justification:

Ps 51,1-2.6–7.9–10: « Pitié pour moi, Dieu, en ta bonté, en ta grande tendresse efface mon péché, lave-moi tout entier de mon mal et de ma faute purifie-moi … Mais tu aimes la vérité au fond de l’être, dans le secret tu m’enseignes la sagesse. Ote mes taches avec l’hysope, je serai pur; lave-moi, je serai blanc plus que neige… Dieu, crée pour moi un cœur pur, restaure en ma poitrine un esprit ferme. »

St Paul et l’auteur de la lettre aux Hébreux enseignent le même lien organique entre justification et sainteté, justice et sanctification. Nous « avons en partage une vocation céleste» (Heb 3,1), c’est-à-dire « être saints et immaculés en sa présence» (Eph1,4).

Peut-on « perdre son salut » ?

Judas part trahir Jésus

Dieu donne la vie éternelle aux élus. Mais nous ne pouvons pas être absolument sûrs de savoir qui fait partie des élus, parce que nous ne connaissons pas l’avenir avec certitude. Or la Bible nous dit que certains abandonneront la foi.

La façon la plus aisée de dissiper cette fausse notion, selon laquelle une fois qu’un individu devient chrétien (« est sauvé ») ne peut pas perdre son salut, est de citer l’Écriture :

1 Co 9, 27 : « Je meurtris mon corps au contraire et le traîne en esclavage, de peur qu’après avoir servi de héraut pour les autres, je ne sois moi-même disqualifié.» Cf. 1 Co 10, 12

Ga 5, 1.4 : « Tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage… Vous avez rompu avec le Christ, vous qui cherchez la justice dans la Loi ; vous êtes déchus de la grâce

Phil 3, 11-14 : « afin de parvenir si possible à ressusciter d’entre les morts. Non que je sois déjà au but, ni déjà devenu parfait ; mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir, ayant été saisi moi-même par le Christ Jésus. Non, frères, je ne me flatte point d’avoir déjà saisi… et je cours vers le but, en vue du prix que Dieu nous appelle à recevoir là-haut, dans le Christ Jésus

1 Tim 4, 1 : « L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains renieront la foi pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines diaboliques» Cf. 1 Tim 5, 15

Heb 3, 12-14 : «Prenez garde, frères, qu’il n’y ait peut-être en quelqu’un d’entre vous un cœur mauvais, assez incrédule pour se détacher du Dieu vivant. Mais encouragez-vous mutuellement chaque jour… afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. Car nous sommes devenus participants du Christ, si toutefois nous retenons inébranlablement jusqu’à la fin, dans toute sa solidité, notre confiance initiale. »

Heb 6, 4-6 : «Il est impossible, en effet, pour ceux qui une fois ont été illuminés, qui ont goûté au don céleste, qui sont devenus participants de l’Esprit Saint, qui ont goûté la belle parole de Dieu et les forces du monde à venir, et qui néanmoins sont tombés » Cf Heb 10,23. 26. 29. 36. 39 ; 12,15

2 P 2, 15. 20-21 : « Après avoir quitté la voie droite, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam … En effet, si, après avoir fui les souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont dominés, leur dernière condition est devenue pire que la première. Car mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de l’avoir connue pour se détourner du saint commandement qui leur avait été transmis.» Cf Ap 2,4–5

Objection :

Mais si quelqu’un tombe dans le péché et abandonne la foi, c’est qu’il n’était pas sauvé au départ. Nous pouvons savoir avec certitude que nous sauvés, en nous basant sur 1 Jn 5, 13 (cf. Jn 5, 24) : « Je vous ai écrit ces choses, à vous qui croyez au nom du Fils de Dieu, pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle».

Réponse :

Si cette doctrine était vraie alors une telle personne ,qui pensait être sauvée et faire partie des élus (mais ne l’était pas réellement comme son comportement le prouve plus tard), ne pouvait pas savoir avec  une absolue certitude qu’elle était sauvée. Devons-nous dire alors que de telles personnes sont de faux chrétiens, des imposteurs ?

La première lettre de Jean est écrite principalement dans un langage proverbial ,par exemple 1 Jn 5,18 : « Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas». Cf. 1 Jn 3, 6. 8-9.

Mais bien entendu, les chrétiens pèchent tout le temps ! Si pécher, ne serait-ce qu’une fois, signifiait que nous n’avons jamais été réellement chrétiens, il n’y aurait pas beaucoup de chrétiens sur la surface du globe ! La littérature proverbiale ne fournit pas d’affirmations littérales, mais au contraire, des observations générales. Dans ce cas st Jean exprime le fait qu’une personne en Christ devrait être intègre et que le péché est contraire à la vie en Christ.

A première vue, il semble que 1 Jn 5, 18 contredit 1 Jn 1, 8 : « Si nous disons : « Nous n’avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous.». Mais il n’y a pas de contradiction, parce que la littérature proverbiale n’est pas destinée à être interprétée littéralement.

Le mérite

Prédication de st Paul

La foi catholique enseigne que nos actions méritoires contribue à notre salut. Mais elles n’ont pas de valeur salvifique indépendamment de la grâce de Dieu; en fait ces actions, pour être méritoires, doit être entièrement causes, précédées et “baignées” dans la grâce de Dieu. Aucune bonne œuvren’est possible à moins que Dieu n’agisse tout d’abord en nous. Le mérite c’est Dieu “qui couronne ses propres dons” comme le dit st Augustin. Ce n’est pas le salut par les œuvres mais la grâce répondant à la grâce.

La Bible indique parle souvent d’une récompense suivant nos bonnes  actions (faites seulement dans la grâce de Dieu). C’est ce que la foi catholique signifie lorsqu’elle parle de “mérite”:

Mt 5,11–12: Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux.” Cf. Mc 9,41; Jc 1,12; Ap 2,10; 3,11–12

Mt 19,29:  “Et quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie éternelle.” Cf. Mt 19,21

Lc 6,38:  “Donnez, et l’on vous donnera ; c’est une bonne mesure, tassée, secouée, débordante, qu’on versera dans votre sein ; car de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous en retour.” Cf. Col 3,23–24

1 Co 3,6–9: Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui donnait la croissance. Ainsi donc, ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui arrose, mais celui qui donne la croissance : Dieu. Celui qui plante et celui qui arrose ne font qu’un, mais chacun recevra son propre salaire selon son propre labeur. Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu.” Cf. 1 Co 3,14; 2 Co 9,6; 2 Tim 4,8

Heb 10,35:Ne perdez donc pas votre assurance ; elle a une grande et juste récompense.” Cf. Heb 6,10; Mt 20,4; 2 Jean

Heb 11,6: Or sans la foi il est impossible de lui plaire. Car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent.” Cf. 1 Co 9,24–27; voir aussi le Catéchisme, numéros 2008–2011

Objection:

Mais les catholiques parlent souvent de “gagner” le ciel.

Cela n’implique-t-il pas un système de mérites et de punitions basé sur ce que l’homme fait plutôt que sur ce que Dieu fait en nous offrant gratuitement la grâce du salut obtenue par Jésus sur la croix?

Réponse:

Il ne faut pas tirer des conclusions hâtives sur le simple usage de mots comme “gagner” ou “mérite”. Ils doivent être compris dans le contexte plus large de l’enseignement catholique sur la nécessité universelle de la grace de Dieu pour toute bonne action effectuée par l’homme.

C’est un cas classique de confusion qui a trouve son origine dans une terminologie équivoque. Dans la théologie catholique ces mots signifient toujours notre coopération avec Dieu, et non pas notre propre “bonté”. Ils n’indiquent pas que l’homme “gagne” le ciel comme par un droit qui lui serait du, mais plutôt par don, selon la récompense promise par Dieu, récompense infiniment au-delà de tout ce que nos actions mériteraient.

Certains chrétiens moquent l’idée même que nous pourrions “coopérer” avec Dieu. Cependant la Bible enseigne clairement que nous devons agir ainsi (par sa grâce) pour obtenir le salut (voir 1 Co 3,9 plus haut; ainsi que Mc 16,20: “Pour eux, ils s’en allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur agissant avec eux.”).  Dans un autre verset, st Paul exprime la même doctrine parfaitement:

2 Co 6,1: Et puisque nous sommes ses coopérateurs, nous vous exhortons encore à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu.”

Si le Saint Esprit inspire, suscite et met en œuvrenos bonnes actions, conduisant au mérite, il est clair que rien dans le domaine de la grâce ne prend son origine en nous. La foi catholique, en accord avec la Bible, affirme que les êtres humains, par le don de la grâce, sont rendus capables de collaborer avec Dieu.

Le baptême est une nouvelle naissance

La Bible enseigne que le baptême régénère spirituellement, lave les péchés et fait entrer le baptisé dans la foi chrétienne.

Baptême de Paul

La Bible enseigne clairement que le baptême est plus qu’un symbole. Pierre déclare, le jour de la Pentecôte : «Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez alors le don du Saint Esprit. » (Ac 2,38) et « c’est le baptême qui vous sauve à présent» (1 P 3,21). De même, Paul rapporte qui lui a été dit après sa conversion au Christ : «Pourquoi tarder encore ? Allons ! Reçois le baptême et purifie-toi de tes péchés en invoquant son nom » (Ac 22,16). Il écrit en Tite 3, 5 à propos de Jésus : «il nous a sauvés par le bain de la régénération ». Dans la lettre aux Romains, au milieu d’un long enseignement sur la justification, Paul déclare fermement :

Rom 6, 3-4 : « Ou bien ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que tous nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle

Ailleurs en Col 2, 11-13, Paul considère le pardon comme l’une des conséquences du baptême. Il compare fréquemment le baptême à la Résurrection du Christ (cf. Rm 8,11; 1 Co 15,20–23), selon lui en effet, nous étions morts spirituellement (1 Co 15,22; Col 2,13) -tout comme Jésus était mort physiquement- avant d’avoir « été ensevelis avec lui par le baptême » (Col 2,12; cf. Rm 6,3–4). Après le baptême (parallèlement à la Résurrection) nous avons reçu une vie nouvelle, le pardon du péché originel (Rm 6,4; Col 2,13) et le Saint Esprit est venu demeurer en nous (Rm 8,11).

Un verset de l’évangile de St Marc donne un éclairage capital sur la nécessité du baptême : «Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé » (Mc 16, 16).

Certains réfutent cet enseignement de l’Église, en affirmant que Jn 3, 3-5 parle d’ « eau » de façon symbolique, comme d’une métaphore. Selon eux, Jésus parle ici d’un salut pour les « nés de nouveaux », l’eau représentant le Saint Esprit venant dans la vie d’une personne.

Considérons ce passage et comparons-le à d’autres passages scripturaires qui lui sont liés, selon le principe de « L’Écriture interprétée par l’Écriture » :

Jn 3, 3.5 : « Jésus lui répondit : ‘En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’en haut, nul ne peut voir le Royaume de Dieu’ … Jésus répondit : ‘En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.’»

Tite 3, 5 : « Il ne s’est pas occupé des œuvres de justice que nous avions pu accomplir, mais, poussé par sa seule miséricorde, il nous a sauvés par le bain de la régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint

1 Co 6, 11 : « Mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre Dieu

Notons le triple parallèle qui est saisissant :

Jean : «entrer dans le royaume de Dieu » / Tite : «il nous a sauvé » / 1 Co : « vous avez été justifiés».

Jean : « naître d’eau» / Tite : «bain de la régénération » / 1 Co : « vous vous êtes lavés»

Jean : « naître d’eau et d’Esprit» / Tite : « rénovation en l’Esprit Saint» / 1 Co : «par l’Esprit de Dieu »

Les trois passages considérés ensemble prouvent que le baptême sauve, justifie, régénère, nous fait entrer dans le royaume et provoque la venue du Saint Esprit. Comme nous l’avons vu en 1 Co 6, 11, Dieu justifie et sanctifie : la seule chose que le croyant fait, c’est d’être « lavé » dans le baptême. Rien n’indique dans ce passage l’aspect de la foi, de la repentance ou de la fameuse « prière du pécheur ».

Et il en va de même avec Jn 3, 5 et Tite 3, 5. Dans les deux passages, Dieu nous sauve ou nous laisse entrer dans le royaume par le Saint Esprit. La seule chose que nous devons faire, c’est de recevoir le baptême. Cela n’implique pas que rien d’autre n’est requis ou que l’on ne peut pas perdre le salut reçu, mais cela montre que le baptême ne peut être séparé du salut et de la justification, et que, par la volonté de Dieu, il possède une puissance de salut et de grâce.

Le sacerdoce: une doctrine biblique

La Bible enseigne l’existence d’un clergé, mis à part des laïcs de l’Église, et donne des indications sur le ministère sacerdotal.

Le sacerdoce comme nous le connaissons aujourd’hui n’a pas grande place dans le Nouveau Testament. Cela s’explique par la doctrine du développement de la doctrine : dans les débuts du christianisme, certaines choses n’étaient comprises que d’une façon sommaire, basique. Cela est vrai même pour des doctrines acceptées par tous les chrétiens comme la Sainte Trinité ou le péché originel. Le canon des livres bibliques n’a été définitivement adopté qu’au bout de quatre siècles.

C’est aussi un fait que le sacerdoce avait un rôle discret dans l’Église primitive, celle-ci n’étant pas encore totalement séparée du judaïsme : l’autorité des prêtres juifs était encore acceptée. Actes 2, 46 décrivent les chrétiens de Jérusalem «Jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons ». L’apôtre Paul a offert des sacrifices dans le Temple vers l’an 58 (Ac 21, 26), reconnaissant l’autorité du grand prêtre juif, se décrivant lui-même comme « pharisien » (Ac 23, 5-6)  et observait les fêtes juives (Ac 20, 6).

Il est cependant aisé de trouver l’évidence d’un sacerdoce chrétien dans la Bible. A la dernière Cène, Jésus confie à ses disciples la tâche de célébrer l’aspect central de la liturgie de la Messe, à savoir la consécration du pain et du vin (Lc 22, 19). Paul préside l’Eucharistie en Ac 20, 11. Les disciples ont de fait été des modèles de vie sacerdotale : totalement consacrés à Dieu, répondant à son appel toute leur vie durant. Jésus les a choisi et les a mandatés, et ils sont devenus ses amis (Jn 15, 15-16). Il était leur seul maître (Mt 6, 24). Leur ministère était permanent (Lc 9, 62) et ils étaient appelés à un engagement radical impliquant même de quitter leurs possessions et leurs familles (Mt 4, 22 ; 19, 27 ; Lc 14, 26). Le prêtre disciple doit accepter les épreuves et les privations, il doit choisir de se renier (Mt 8, 19-20) et, s’il est appelé, à vivre en célibataire, afin de se dévouer totalement au Seigneur (Mt 19, 12 ; 1 Co 7, 7-9). Les prêtres servent le Corps du Christ (1 Co 3, 5 ; 9, 19 ; 2 Co 4, 5) et distribue les sacrements (1 Co 4, 1 ; Jc 5, 14 ; Mt 28, 19). Ce sacerdoce offrant des « sacrifices » en « tout lieu » inauguré dans le Nouveau Testament était prophétisé en Isaïe 66, 18.21 et Malachie 1, 11.

Certains citent 1 Pierre 2,5.9 (cf. Ap 1, 6 ; 5, 10 ; 20, 6) qui déclarent que tous les chrétiens sont prêtres, et que donc il n’y a pas de sacerdoce ministériel. Mais Pierre cite Exode 19, 6 : « Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une nation sainte». Ce passage ne signifie pas qu’il n’y avait pas de sacerdoce chez les Hébreux puisque dans le Lévitique, les prêtres sont décrits comme une classe à part. En fait, le même chapitre de l’Exode distingue les « prêtres » et le « peuple » (Ex 19,21–24 cf. Jos 3,6; 4,9). Ainsi il faut interpréter « prêtres » en 1 P 2, 5 comme signifiant un peuple choisit, particulièrement saint. La notion de « sacrifices spirituels » (foi, louange, offrande au prochain) s’applique à tous les chrétiens (Phil 2, 17 ; Hb 13, 15-16), en raison de leur sacerdoce baptismal, distinct donc du sacerdoce ministériel.

Sauvés par la foi et les oeuvres, pas par la foi seule

La doctrine de base du protestantisme est que nous sommes sauvés par la « foi seule ». Nos frères protestants se basent sur les versets suivants pour asseoir leur doctrine :

« Car nous estimons que l’homme est justifié par la foi sans la pratique de la LoiRm 3,28,

« Car c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu ; il ne vient pas des œuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier.» Eph 2,8–9

L’Église catholique enseigne bien que nous ne sommes pas sauvés par nos œuvres. Cependant la Bible enseigne que la foi par laquelle nous sommes sauvés doit être accompagnée et confirmée par nos œuvres.

Rm 3, 28 enseigne simplement que nous sommes sauvés par la foi (et par la grâce de Dieu) et non par les œuvres, ce que l’Église a toujours enseigné. Nulle part la Bible enseigne que nous sommes sauvés par la foi seule. Eph 2,8–9, souvent cité pour supporter la doctrine de la « foi seule » est immédiatement suivi par un verset très important : «Nous sommes en effet son ouvrage, créés dans le Christ Jésus en vue des bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour que nous les pratiquions » (Eph 2, 10).

Ainsi les trois versets pris ensemble enseignent que la grâce, la foi et les œuvres sont tous les trois indispensables pour le salut. Cette relation dynamique est exposée à de multiples reprises dans la Bible, particulièrement dans les écrits de Paul :

Romains 2,13  « Ce ne sont pas les auditeurs de la Loi qui sont justes devant Dieu, mais les observateurs de la Loi qui seront justifiés.» cf. Heb 5,9

1 Corinthiens 3,8–9 «Chacun recevra son propre salaire selon son propre labeur. Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. » cf. 1 Co 15,10.58 ; Tite 1,15–16

Galates 5,6 «En effet, dans le Christ Jésus ni circoncision ni incirconcision ne comptent, mais seulement la foi opérant par la charité. » cf. Ga 6,7–9

Philippiens 2,12–13 «[T] ravaillez avec crainte et tremblement à accomplir votre salut : aussi bien, Dieu est là qui opère en vous à la fois le vouloir et l’opération même, au profit de ses bienveillants desseins.» cf. Tite 3,8 ; Heb.5,9–10 ; 10,24

1 Thessaloniciens 1,3 « [L] ‘activité de votre foi, le labeur de votre charité. » cf. 2 Thess 1,11

Jacques 1,22  « Mettez la Parole en pratique. Ne soyez pas seulement des auditeurs qui s’abusent eux-mêmes !» cf. Jc 1,23–27

Jacques 2, 14.17  « A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : « J’ai la foi », s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? (…) Ainsi en est-il de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte.»

Jacques 2,22-26  «Tu le vois : la foi coopérait à ses œuvres et par les œuvres sa foi fut rendue parfaite. (…) Vous le voyez : c’est par les œuvres que l’homme est justifié et non par la foi seule. (…) Comme le corps sans l’âme est mort, de même la foi sans les œuvres est-elle morte. »

Nous voyons que la justification (être sauvé) et la  sanctification (être saint) sont liées. Nous ne sommes sauvés indépendamment des œuvres saintes et nos œuvres saintes ne nous sauvent pas indépendamment de la foi en Christ et de sa grâce. Au contraire il y a une relation entre foi et œuvres.

Si les œuvres n’avaient rien à voir avec le salut, il est très étrange que dans tous les passages relatifs au jugement final et sur les motifs pour lesquels Dieu détermine le salut ou la damnation de quelqu’un, ce sont les œuvres qui sont considérés, pas la foi… (voir Mt.5,29 ; 16,27 ; 25,31. 41–46 ; Lc 14,13–14 ; Rm 2,5–12 ; Heb 5,9 ; 1 P 1,17 ; Ap 20,11–15 ; 22,12)

Matthieu 7,19 « Tout arbre qui ne donne pas un bon fruit, on le coupe et on le jette au feu.»

Matthieu 25,46 « Et ils s’en iront, ceux-ci [qui n’ont pas accomplis de bonnes oeuvres] à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle.»

Bien sur les chrétiens devraient accomplir ces bonnes œuvres avec gratitude et par amour de Dieu et du prochain. Car c’est par grâce que nous sommes sauvés (Eph 2, 5). Oui c’est par la grâce de Dieu qui nous rend capables d’accomplir ces œuvres, et non pas nos forces naturelles. La foi et les œuvres sont intimement liés et contribuent à nous faire avancer sur le chemin du salut, qui est progressif (Phil 2,12–13 ; 2 P.1,10 ) et qui peut être perdu (1 Co 9,27 ; 10,12 ; Ga 5,4 ; Phil 3,11–14 ; 1 Tim 4,1 ; Heb.3,12–14 ; 6,46 ;2 P.2,20–21).

L’Église est une, non pas une association de dénominations

L’Église est une, non pas une association de dénominations

La Bible condamne à maintes reprises la division, le sectarisme et le confessionnalisme. La Bible enseigne qu’il n’y a qu’une seule Église, avec une vérité et une tradition apostolique unifiée.

La désunion doctrinale s’oppose à l’enseignement biblique, qui exhorte continuellement à l’unité et interdit toute forme de division entre chrétiens. A la dernière Cène, Jésus a prier pour les chrétiens afin’ qu’ils soient un, comme nous [le Père et le Fils] sont un” et “parfaitement un (Jn 17,22–23). Il parle aussi de l’Église comme ‘d’un seul troupeau” avec “un seul berger (Jn 10,16). St Luc décrit les premiers chrétiens comme étant « d’un seul cœur et d’une seule âme » (Ac 4,32). St Pierre avertit les chrétiens à propos des “faux enseignants” qui “introduiront des sectes pernicieuses,” qui iront contre “la voie de la vérité.” (2 P 2,1–2).

St Paul en particulier condamne à plusieurs reprises les “dissensions” et les “difficultés,” (Rm 16,17) “disputes,”(Rm 16,17) jalousies et dispute”(1 Co 3,3), les “divisions” et les “factions,”(1 Co 11,18–19) ainsi que l’ “esprit de parti”(Ga 5,20) et appelle les chrétiens à être “unis dans le même esprit et dans la même pensée.”(1 Co 1,10; cf. Phil 22). Il condamne expressément les associations de parti autour de personnes, en demandant rhétoriquement, “Est-ce que Christ est divisé ?” (1 Co 1,12–13; cf. 3,4–7) Son enseignement solide sur ce sujet est schématisé dans ces deux passages :

1 Tim 6,3–5 : Si quelqu’un enseigne autre chose et ne reste pas attaché à de saines paroles, celles de notre Seigneur Jésus Christ, et à la doctrine conforme à la piété, c’est un être aveuglé par l’orgueil, un ignorant en mal de questions oiseuses et de querelles de mots ; de là viennent l’envie, la discorde, les outrages, les soupçons malveillants, les disputes interminables de gens à l’esprit corrompu, privés de la vérité, aux yeux de qui la piété est une source de profits.

Tite 3,9-11 : Mais les folles recherches, les généalogies, les disputes, les polémiques au sujet de la Loi, évite-les. Elles sont sans utilité et sans profit. Quant à l’homme de parti, après un premier et un second avertissement, romps avec lui. Un tel individu, tu le sais, est un dévoyé et un pécheur qui se condamne lui-même.

Certaines personnes affirment qu’il y aurait place pour désaccords entre chrétiens, faisant la distinction entre des doctrines essentielles, communes à tous et d’autres secondaires, optionnelles, où chacun serait libre de croire ce qu’il veut. Ces personnes citent parfois Paul en Rm 14 qui affirme : « que chacun s’en tienne à son jugement.»(Rm 14, 5).

Or, Rm 14 n’est pas la preuve de la légitimité d’une liberté doctrinale, puisque ce chapitre ne parle pas de doctrine mais de pratique, telle que ce qui convient de manger  («que celui qui mange ne méprise pas l’abstinent » « le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson» Rm 14,2-3 ; 14–17).

La notion de doctrines « centrales » distinctes de doctrines dites secondaires » n’est pas une distinction biblique. Jésus nous a exhorté à «observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,20)  sans faire de distinction entre des enseignements plus ou moins importants. De même st Paul considère la Tradition Chrétienne comme une unité et non comme un amalgame de théories en compétition. Il évoque “la tradition que vous avez reçue de nous (2 Th 3,6), “ le bon dépôt (2 Tim 1,14) et “ l’enseignement que vous avez reçu (Rm 16,17). Il exhorte les chrétiens à être “ une seule âme, un seul sentiment” (Phil 2,2) et à  tenir “fermes dans un même esprit, luttant de concert et d’un cœur unanime pour la foi de l’Évangile” (Phil 1,27) Tout comme Jésus, il fait le lien entre l’unité doctrinale et l’unicité de Dieu: “ Il n’y a qu’un Corps et qu’un Espritun seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême (Eph 4,3–5).

St Pierre fait aussi référence à un unique “chemin de justice” et au “saint commandement qui leur a été donné (2 P 2,21) tandis que st Jude nous exhorte à “ combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes.” (Jude 3). Actes 2, 42 évoque « l’enseignement des apôtres » comme un ensemble unifié sans différence d’opinion, d’écoles ou de variations. Les différentes confessions et ce qu’elles impliquent (en particulier les contradictions doctrinales et toute sorte de relativisme théologique) est ainsi clairement rejeté par l’Écriture

L’Église est composée de saints et de pécheurs

La Bible nous enseigne à laisser le blé pousser avec l’ivraie (chiendent) dans l’Église, au lieu d’arracher

immédiatement tous ceux qui pèchent (Mt 13, 24-30)

Les Écritures contredisent abondamment la notion puritaine selon laquelle les pêcheurs ne devraient pas être considérés comme faisant part de l’Église du Christ. Lorsque Jésus parle du « royaume de cieux », il dit que ce dernier inclut aussi bien les pécheurs que les justes, et ceci jusqu’au Dernier Jour. Il compare le royaume des cieux à un banquet nuptial, au cours duquel sont réunis « les mauvais comme les bons, et la salle de noces fut remplie de convives» (Mt 22,10; voir 22, 1–14 ).

Ailleurs, Jésus emploie une comparaison empruntée à la pêche :

Matthew 13:47–49 : « Le Royaume des Cieux est encore semblable à un filet qu’on jette en mer et qui ramène toutes sortes de choses. Quand il est plein, les pêcheurs le tirent sur le rivage, puis ils s’asseyent, recueillent dans des paniers ce qu’il y a de bon, et rejettent ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges se présenteront et sépareront les méchants d’entre les justes

Les justes et les pécheurs ne sont séparés qu’à la fin du monde.

St Paul appelle l’assemblée de Corinthe par exemple « église de Dieu » (1 Co 1,2; 2 Co 1,1; cf. 2 Co 11,2 ), tout en la réprimant sévèrement pour son immoralité qui dépassait celle des païens (1 Co 5,1). Il dit aux chrétiens de Corinthe qu’ils sont « encore dans la chair » à cause de «la jalousie et de la dispute » (1 Cor.3:3) et les répriment pour leur tendance à recevoir « un autre évangile », même « un autre Jésus » de celui qu’ils avaient accepté (2 Co 11,4 ). Cependant, malgré leur état de péché et de division, ils font partie de l’Église du Christ.

Nous retrouvons la même dynamique avec les sept églises de l’Apocalypse, qui sont appelées « églises » tout au long des chapitres deux et trois, bien qu’étant qualifiées de malheureuses, pitoyables, pauvres, aveugles et nues (cf. Ap 3,17) et réprimées vertement pour leurs innombrables péchés, incluant l’idolâtrie et l’immoralité.

Les Galates (faisant parties des « églises » Ga 1, 2) ne font pas mieux: «O Galates sans intelligence, qui vous a ensorcelés ?… Êtes-vous à ce point dépourvus d’intelligence, que de commencer par l’esprit pour finir maintenant dans la chair ? » (Ga 3,1.3 ). « Mais maintenant que vous avez connu Dieu ou plutôt qu’il vous a connus, comment retourner encore à ces éléments sans force ni valeur, auxquels à nouveau, comme jadis, vous voulez vous asservir ?» (Ga 4,9)

Bien sûr le but de l’enseignement chrétien est la justice et la sainteté. Cependant cela ne signifie pas que tous les chrétiens vont atteindre ce but. Nous sommes justifiés par le Christ, mais cela ne signifie pas que nous cessons immédiatement de pécher. Les protestants comprennent cette distinction théologique (en fait contrairement à l’enseignement catholique, leur théologie sépare formellement la justification et la sanctification).

Jésus savait que les croyants étaient toujours des pécheurs, comme le montre la parabole du blé et de l’ivraie évoquée plus haut. Mais ce passage scripturaire va encore plus loin. En effet le fiat que l’ivraie est brûlée (Mt 13,40–42 indique clairement qu’il s’agit de l’enfer) indique que dans l’Église il n’y a pas seulement des pécheurs sauvés insuffisamment sanctifiés, mais aussi des personnes qui seront finalement damnés.

Il est vrai que la sainteté est la marque des chrétiens et donc de l’Église du Christ. La Première Lettre de St Jean exprime cela de très belle façon. Cependant, dans la même lettre, Jean déclare : «Si nous disons : « Nous n’avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous » et considère comme allant de soit que «nous confessons nos péchés » (1 Jn 1,8-10). Ce thème est repris à nouveau dans ce passage:

1 Jn 2, 1–2: « Petits enfants, je vous écris ceci pour que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu’un vient à pécher, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus Christ, le Juste.; C’est lui qui est victime de propitiation pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier »

Jean évoque ici la présence du péché parmi les croyants comme d’une éventualité réelle et en donne le remède.  Jacques 5,16 de même exhorte les chrétiens à “confesser vos péchés les uns aux autres,” et st Paul lui-même se décrit comme  “le plus grand des pécheurs” (1 Tim 1, 15, notez au passage que Paul utilise le présent et non pas le passé). La notion d’une Église complètement « sainte » sur la terre est ainsi clairement réfutée par la Bible.

L’Eglise est visible

Prédication des apôtres

L’EGLISE EST VISIBLE

La Bible enseigne que l’Eglise est une institution visible et  identifiable, conférant l’enseignement apostolique, sans changement au cours des siècles.

Il est vrai que les catholiques croient en une Eglise “invisible” dans un sens: le Corps Mystique du Christ. Nous croyons que tous els chrétiens qui ont été baptisés dans le nom du Père, du Fils et du Saint Esprit font partie de l’Eglise dans ce sens, bien que d’une façon imparfaite. Mais cela ne signifie pas qu’il ne peut y avoir un corps de croyants, visible et institutionnel dont les membres peuvent être désignés comme appartenant à la véritable Eglise du Christ. Lorsque Jésus et les Ecritures parlent de l’Eglise, ce sont dans des termes qui évoquent une réalité tangible, spécifique et active dans le monde, comme communauté de croyants:

Matthieu 5,14-16: “« Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne se peut cacher, qui est sise au sommet d’un mont. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux.”

Matthieu 18,15-17: “« Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le, seul à seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S’il n’écoute pas, prends encore avec toi un ou deux autres, pour que toute affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins. Que s’il refuse de les écouter, dis-le à l’Eglise. Et s’il refuse d’écouter même l’Eglise, qu’il soit pour toi comme le païen et le publicain.”

1 Timothée 3,15: « l’Église du Dieu vivant , qui est la colonne et le support de la vérité.” (cf. Mt 16,18 )

Certains chrétiens semblent penser que l’apôtre Paul était une forme de prédicateur indépendant, ne faisant pas partie d’une église, qui, à l’aide de quelques amis, prêchait l’évangile. Or la Bible rapport comment Paul était soumis à l’autorité de l’Eglise institutionnelle, bien qu’il soit un apôtre et l’auteur d’une bonne part du Nouveau Testament:

Acts 13:1–4:   Il y avait dans l’Église établie à Antioche des prophètes et des docteurs : Barnabé, Syméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaèn, ami d’enfance d’Hérode le tétrarque, et Saul. Or un jour, tandis qu’ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : « Mettez-moi donc à part Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent à leur mission. Eux donc, envoyés en mission par le Saint Esprit, descendirent à Séleucie, d’où ils firent voile pour Chypre.  (cf. Ac 14,26-28).

Galates 1,18–19: Ensuite, après trois ans, je montai à Jérusalem rendre visite à Képhas et demeurai auprès de lui quinze jours : je n’ai pas vu d’autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur »

En fait, Paul croyait que son travail apostolique s’enracinait directement sur la commission reçue de la hiérarchie apostolique.

Galates 2,9:   « Et reconnaissant la grâce qui m’avait été départie, Jacques, Képhas et Jean, ces notables, ces colonnes, nous tendirent la main, à moi et à Barnabé, en signe de communion : nous irions, nous aux païens, eux à la Circoncision »

Objection:

Mais les paroles de Jésus lui-même suggèrent que l’Eglise est avant tout invisible, pas liée à des structures confessionnelles. Par exemple, Son analogie des brebis et du berger (Jn 10,1–16; cf. 2 Tim 2,19; 1 Jn 2, 19), qui se connaissent, ne montre-elle pas que l’Eglise est un corps invisible, constituée uniquement des élus, de ceux qui sont réellement sauvés?

Réponse:

Non, parce que l’Ecriture décrit aussi les damnés comme des “brebis” (Ps 74,1), parle d’une brebis qui s’est “perdue” (Ps.119,176) et désigne aussi la nation d’Israël (Ez 34,2–3.13.23.30) et même tous les hommes (Is 53,6).  D’une façon générale, le thème biblique des “brebis”  fait référence au fait que tous les hommes et en particulier Israël, sont les enfants de Dieu. Mais cela ne n’exclue pas l’existence d’une Eglise visible et institutionnelle, en particulier par le fait qu’elle est clairement indiquée dans la Bible.